Masaaki Yuasa et la stratégie Lou et l’île aux sirènes

Dans un magazine publié tout récemment sur la nouvelle génération de films d’animation (intitulé Gekijô anime no shin-jidai), Maasaki Yuasa parle de ses nouveaux films produit au sein du studio Science Saru : Yoru wa mijikashi aruke yo otome et Lou et l’île aux sirènes. Je résume rapidement ses propos, mais n’ayant pas trop de temps à chaque fois, je découpe en plusieurs parties. La première concerne surtout Lou.

En passant, le film sortira le 30 août prochain en France. Voici sa bande-annonce.

L’histoire se déroule dans le village d’Hinashi. Kai est un lycéen avec des difficultés pour exprimer ses sentiments envers son père et son grand-père. Ce qui ne l’empêche de les exprimer en chanson qu’il partage sur internet. Un jour, alors qu’il file sur l’île Merfolk avec deux de ses camarades de classe, il fait la rencontre de Lou, la petite sirène. Des liens se créent, et Kai devient peu à peu capable de lui parler de ce qu’il ressent. Mais les villageois ne l’entendent pas de cette oreille, car pour eux, les sirènes sont synonymes de désastre.

Au début de l’interview, Yuasa explique qu’il a réalisé les deux films dans un but stratégique. Comme il trouvait difficile de déplacer les gens pour voir une histoire originale (Lou et l’île aux sirènes), il souhaitait d’abord les faire venir pour une adaptation d’un roman de Tomihiko Morimi (Yoru […] otome).

Source : @sciencesaru

L’idée de Lou et l’île aux sirènes germa dans son esprit pendant l’été 2014, influencé par le bord de mer et la campagne pendant son séjour dans le bourg d’Ine (situé au nord de la préfecture de Kyôto).

Depuis Mind Game, il s’est demandé plusieurs fois quelles étaient les différences entre ses préférences et celles du grand public. Certains racontaient de Mind Game qu’il ne s’agissait pas d’un film et qu’il ne possédait pas d’histoire. Mais se faire descendre par la critique sur les sites web qu’il adorait tant a été son plus grand choc. À ce moment-là, il s’est rendu compte que sa sensibilité était différente. Par la suite, il s’est interrogé sur la manière dont les gens regardaient ses films, et sous quelle forme, avant de se décider à réaliser des séries tout en se questionnant sur leur facilité d’accès. Lou et l’île aux sirènes est le fruit de toutes ses expérimentations.

Prenant conscience d’une manière de présenter ses idées et de les rendre facile d’accès, il ajoute que le film dispose d’une animation orthodoxe malgré quelques angles peu conventionnels.

Source : @sciencesaru

Pour l’aider dans sa tâche, il fait appel à la scénariste Reiko Yoshida et à la chara-designer Yôko Nemu (également mangaka). Ce choix lui était nécessaire pour saisir ce dont il est bien incapable d’atteindre. En observant son travail, Yoshida lui conseille d’apporter des modifications sur les personnages pour les rendre plus attractifs. À l’origine, Lou devait être une vampire, mais suite aux conseils de Yoshida, elle est devenue une sirène. Le chara-design de Yôko Nemu a su lui apporter la saveur subtile des mangas pour filles qu’il espérait. Enfin la direction artistique d’Hiroshi Ôno était proche de ses attentes, avec un bon équilibre, autant sur les distorsions que la précision des arrières plans.

Il parle également du thème du film, le fait d’exprimer ses sentiments avec sincérité. Même si nous connaissons déjà tous ce thème depuis la présentation officielle, il explique néanmoins qu’il ne l’a trouvé qu’en cours de production, et non pas dès le début comme c’est généralement le cas. Il se demandait en quoi la rencontre entre une sirène et un homme pouvait être intéressante, l’amenant peu à peu à apporter une ambiance sombre au dessus de la ville d’Hinashi, avant de lui redonner toute sa splendeur au fur et à mesure.

Source : @sciencesaru

4 commentaires

  1. Bel article mais j’ai eu quelques soucis avec l’avant-dernier paragraphe. Les parenthèses en particulier. Je ne sais pas si c’est un problème de relecture ou si c’est moi qui ne trouve rien sur ANN et MyAnimeList mais.. A t’entendre Yuasa aurait bossé sur Bokura no War Game et Ame & Yuki. J’ai cru un moment que tu confondais Yuasa et Hosoda quand j’ai vu qu’il n’existait pas de Hiroshi Ono dans l’animation jusqu’à ce que je trouve un certain Hiroshi Ohno :/.

    Bref, a plus.

    PS : C’est possible d’avoir une source pour l’interview o/ ?

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    1. Merci pour ton commentaire. Et tu as raison en fait, j’ai fait une belle bourde. Je viens de rectifier, mais je ne sais même pas comment j’en suis arrivé à mélanger les noms comme ça. Tu as bien fait de m’en parler ! J’essaierai de faire un peu plus attention à l’avenir (sans garantir à 100%, haha). N’hésite pas à m’en parler si tu en vois d’autres.

      Pour la source, il s’agit du magazine Gekijô anime no shin-jidai comme écrit au début du billet. Un lien amazon pour te faire une idée : http://tinyurl.com/mc9hzhg

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